(4e LD) L'ancien président Roh Tae-woo est décédé à l'âge de 88 ans
SEOUL, 26 oct. (Yonhap) -- Roh Tae-woo, ancien général devenu président de la république de Corée qui a joué un rôle clé dans le coup d'Etat de 1979 avant de remporter l'élection présidentielle à un suffrage direct au début de la démocratisation du pays, est décédé ce mardi à l'hôpital de l'université nationale de Séoul à l'âge de 88 ans en raison d'une maladie chronique.
Roh, qui a été président de 1988 à 1993, a été opéré pour un cancer de la prostate en 2002 et recevait depuis des soins médicaux suite à une dégradation de son état de santé. Il a été hospitalisé récemment mais n'a pas pu se rétablir.
Le président de l'hôpital universitaire national de Séoul, Kim Yon-su, a déclaré que la mort de Roh semble être le résultat de diverses maladies chroniques, notamment une atrophie multisystématisée.
Né le 4 décembre 1932 à Daegu, dans la province du Gyeongsang du Nord, Roh a intégré l'Ecole militaire de l'armée de terre durant la guerre de Corée (1950-1953).
Il a fait partie de la première promotion de cadets ayant obtenu quatre ans de formation à l'Ecole militaire tout comme Chun Doo-hwan, son prédécesseur qui a pris le pouvoir suite à un coup d'Etat militaire en décembre 1979 dans un contexte de vide du pouvoir créé par le décès de l'ancien président Park Chung-hee.
Roh, le numéro deux du nouveau groupe militaire, a occupé de hauts postes de commandant au sein de l'armée, notamment celui de chef du commandement de la sécurité de la capitale, puis a quitté sa carrière militaire avec le grade de général quatre étoiles en 1981 et est devenu aussitôt ministre sans portefeuille chargé d'affaires politiques. Il a ensuite pris la tête du Parti de la démocratie et de la justice, créé par le président Chun à l'époque.
Le basculement de général d'armée à homme politique en six ans a été grandement marqué par la déclaration du 29-Juin 1987, dans laquelle il s'est engagé à accepter le système de suffrage direct pour l'élection présidentielle dans un contexte de mouvement en masse pour la démocratisation du pays. Cette décision aurait été prise par lui-même contrairement à la volonté du président Chun à l'époque.
Elu en 1987 au poste de 13e président au premier suffrage direct du pays depuis la dictature militaire, Roh est entré en fonction sous le slogan de l'ouverture de l'«ère d'un homme bien ordinaire» dans une tentative apparente d'effacer son image militaire.
Roh a cherché à relever les défis auxquels la nation était confrontée par des mesures de réforme graduelles, mais a subi un revers lors de la défaite du parti au pouvoir aux élections parlementaires deux mois après son investiture.
Afin d'accroître son poids au Parlement, le parti au pouvoir a formé une coalition avec deux partis d'opposition en 1990, mais ce partenariat a été marqué par des luttes intestines entre factions, ce qui a sapé l'emprise de Roh sur les affaires publiques.
En conséquence, l'ancien président a connu une période difficile au milieu de son mandat et a été surnommé «Water Tae-woo» pour son manque de détermination.
En cherchant l'ouverture envers les pays du bloc communiste, notamment la Russie et la Chine, il a réussi à nouer des relations diplomatiques avec ces deux Etats, en 1990 et 1992 respectivement. L'adhésion du pays aux Nations unies avec la Corée du Nord s'est faite en 1991 sous sa gouvernance.
Roh a supervisé l'organisation des Jeux olympiques d'été de 1988 à Séoul, qui ont été un succès.
Les relations intercoréennes se sont améliorées avec les premiers entretiens intercoréens de haut niveau en septembre 1989 et l'adoption en 1991 de l'Accord de base qui établit le principe de non-agression entre les parties.
Les Corées ont signé en décembre 1991 un accord de dénucléarisation en vertu duquel tous les essais, la fabrication et autres processus impliquant des armes nucléaires étaient interdits.
Pour respecter l'accord, toutes les ogives nucléaires ont été retirées des bases militaires américaines en Corée du Sud.
En passant le pouvoir en 1993 à Kim Yong-sam, le premier président issu de la classe politique et du civil, Roh Tae-woo a été aussitôt emmêlé dans une affaire de corruption d'un montant pharaonique, déclenchée en 1994 par un député.
En 1997, l'instance suprême de la Justice l'a par ailleurs condamné à 17 ans de prison ferme et à 268,8 milliards de wons (223 millions de dollars) d'amende pour la révolte militaire du 12 décembre 1980 et la répression brutale contre les manifestants pro-démocratie à Gwangju en mai 1980. Il a été gracié à la fin de la même année par le président Kim Young-sam en 1997 et a été réhabilité en 1998 par le président entrant à l'époque, Kim Dae-jung.
Depuis les années 2000, juste après sa réhabilitation, la santé de Roh a subi une dégradation générale, ce qui l'a empêché de poursuivre sa carrière politique. En ce qui concerne les amendes colossales infligées, il a achevé les paiements en septembre 2013.
Il laisse dans le deuil son épouse Kim Ok-suk, sa fille Roh Soh-yeong et son fils Roh Jae-heon. La fille de Roh est actuellement en procédure de divoce avec Chey Tae-won, le patron du groupe SK.
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